lundi 15 novembre 2010

L'horloge comtoise

Voilà l'horloge comtoise, une nouvelle que j'avais écrite... il y a longtemps. Et que j'ai fini d'adapter en bande dessinée il y a peu. Je me demandais ce que ça pouvait donner...
Le texte en orange est celui qui est adapté sur la page de bd.


Clic-11H30

L’aiguille se déplaça, grinçante, derrière le cadran.

Elle sursauta, engoncée dans le canapé du salon. La lumière blafarde, filtrée par les persiennes, s’étirait sur le parquet en des formes lugubres.

Clic-11H31

Le petit bruit mécanique de l’horloge comtoise retentit. Elle secoua nerveusement les doigts. Elle s’était depuis longtemps résignée à éteindre la télé qui lui faisait façe. Elle attendait dans le noir.

Clic-11H32

Dans le silence pesant, les cliquettements de l’horloge semblaient amplifiés. Elle avait pourtant été habituée au silence avec Henri. Ce pauvre Henri. Elle revit ses petits yeux porcins, surmontant son nez écrasé et sa moustache blanche. Ses poings se serrèrent.

Pauvre Henri, tout de même.

Clic- 11H34

C’était peut-être l’horloge qui remuait ses souvenirs. Ce meuble imposant qu’adorait tant Henri. En bois poli, rutilante et finement ciselée, l’horloge se dressait de toute sa splendeur à l’autre bout de la salle, dans son dos. Mais elle aurait pu la décrire les yeux fermés, y ayant pensé longuement durant ces derniers jours.

Clic-11H38,

avertie l’horloge, rappelant son existence. Elle se promit de l’emmener à la décharge, dès que le matin se serai levé. Ce ne serai pas facile. L’objet devait être grand comme un homme. Plus grand, même.

Clic-11H39

Il lui sembla que les bruits de l’horloge se rapprochaient. Elle sursauta en voyant les ombres bouger, sur le sol.

Une chouette. Ce n’était rien.

Clic-11H45

Oui. L’horloge, plus grande qu’un homme. Elle utiliserait sûrement la camionnette.

Henri n’aurait pas aimé.Un rictus nerveux entrouvrit sa bouche. Il y avait pris tant de temps, à faire chaque détail, à huiler chaque pièce. Depuis sept ans, se souvint-elle. Depuis qu’il l’avait trouvé, en lambeaux, entre deux poubelles. L’horloge lui avait tout de suite plu.

Il n’avait pas à s’inquiéter. Elle ferait en sorte qu’il ne la quitte plus jamais.

Clic- 11H50

Henri. Avec ses petites fossettes quand il souriait. A l’horloge. Son grand corps épais et son cou, recouvert par un triple menton. Trop gras, son cou. Elle avait mit beaucoup de temps à l’étrangler.

Clic-Minuit.

Elle jeta un coup d’oeil à l’objet.

Il ne quitterai plus jamais l’horloge, maintenant.


7 commentaires:

Cecile Bidault a dit…

Je ne posterai pas la bd en entier. Par contre je mettrais peut-être des extraits des trois autres pages dans des post suivants.

Normalement, la page de bd s'agrandit quand on clique dessus...

voilà.

Séverine Gauthier a dit…

Toujours aussi chouette! Bravo!

Cecile Bidault a dit…

Merci beaucoup !

Anonyme a dit…

he bien lenorme faute mon te deus. l'horloge comtoise! c'est la nouvelle tant adoré par madame guérin quand ns fumes en 2nd, lol.
hypodraleu

Cecile Bidault a dit…

Ouille, en effet, honte sur moi...
Bon l'erreur est corrigée.

Mathieu Farges a dit…

Waooou !! Surprenant cette nouvelle ! Vraiment bon la chute !

Cécile se lance dans les séries noires maintenant ? XD

Cecile Bidault a dit…

Héhéhé... (rire machiavélique mais néanmoins étouffé)

Je ne suis pas vraiment dans les histoires très sombres, comme celle-là, d'habitude, mais bon.

Ravie de te voir passer par ici ! ^^